Ce texte a été écrit au début des années 2000, lorsqu'un groupe de personnes, mené par Jean-Loup Le Cuff, s'est élevé contre un projet d'enfouissement d'ordure ménagères sur le site de la bataille de Saint Aubin du Cormier.
Pour rappel, le 28 juillet 1488 se déroula en ce lieu une très grande bataille entre l'état breton indépendant et l'état français. C'était une bataille internationale car, par le jeu des alliances, de nombreuses nationalités étaient présentes sur le champ de bataille ce jour là.
Le combat fut terrible et les Bretons se firent écraser. Cette défaite a sonné le glas de l'état breton, le duc François II, père d'Anne de Bretagne décédant de chagrin quelques jours plus tard. On connait l'histoire, Anne de Bretagne fut contrainte d'épouser deux rois de France consécutivement afin d'asseoir l'union de la Bretagne à la France, qui ne sera scellée qu'en 1532 par l'Edit d'Union, accordant tout de même une certaine autonomie à la Bretagne, celle-ci conservant entre autres son parlement.
Le fait qu'au début des années 2000 certains négligent cet épisode primordial de l'histoire bretonne n'est pas anodin et participait à l'opération de sabordage systématique de la conscience bretonne. Que le collectif MAB se soit levé pour faire avorter ce projet est porteur d'espoir : il existe des forces vives capables de se mobiliser pour conserver cette identité bretonne.
Cette chanson est bien sûr dédiée à tous ceux qui se mobilisent pacifiquement pour défendre la culture bretonne, et toutes les cultures non officielles car non supportées par un état. Les exemples sont nombreux...
Le terme "Kan Bale" qui signifie "Chant de marche" peut paraître guerrier. Il s'agit surtout d'un clin d'oeil à d'autres Kan Bale, en particulier ceux de Glenmor : "Kan Bale an ARB" et "Kan Bale Nevenoe".
Extrait :
Le texte :
D'an eizh warn-ugent a viz Gouere
Mil pevar c'hant eizh ha pevar-ugent
Tomm oa an amzer, an dour a rede
Sklaer ha fresk 'raok ar gejadenn
Alamanted, Kastilhaned
Saozon ivez g' ar Vretoned
Daouzek mil soudard kalonek
D'an emgann ouzh ar C'Hallaoued
Spouronus, skrijus e voe ar stourmad
Ul lazhadeg vras a voe an deiz-se
An douar, an dourioù ruz gant ar gwad
A zalc'ho soñj da virviken
Eus an holl vroioù kalz paotred
A chomas war an dachenn-argad
Marv 'vit un uhelvennad
Kentoc'h mervel eged em saotrañ
Pemp kant bloavezhiad dour o deus redet
Ha ne soñjer ket ken
Er baotred yaouank zo bet aberzhet
O tifenn an dugelezh
Ouzh ur roue lorc'hek
C'hoantek eus hon arc'hant
Diktatour digalon
Ha korvigellek
Pemp kant bloavezh zo tremenet
Met ar stourm zo chomet
Anvioù zo bet cheñchet
Met an doare n'eo ket bet
Tud Pariz a gendalc'h
Da nac'hañ Breizh a-bezh
Hon istor, hon eñvor,
Hor pobl hag hor yezh
Bremañ o-deus c'hoant da saotrañ
Ar re varv, ar soudarded
Peogwir ne zoujont ket
Zoujont ket da netra
Na d'o enebourien, na d'o re
Na da forzh petra
Den ebet nemet o gast kêrbenn
Hag o beli eta
Poent bras eo stourm gwir vretoned
Ouzh diktatourien eus Bro C'Hall
Eus pep korn a Vreizh
'mañ ar yaouankiz o sevel
N'eo ket echu istor ar vretoned
Frankiz ' vo a-nevez
Ar wezh-mañ ne vo skoilh ebet
Betek distro hon dizalc'h
Chant de marche de Saint Aubin du Cormier
Le vingt-huit juillet
Mille quatre cent quatre-vingt huit
Le temps était chaud, l'eau coulait
Claire et fraîche avant la rencontre
Allemands, Castillans
Anglais également avec les Bretons
Douze mille soldats courageux
Au combat contre les Français
Terrifiant, terrible fut le combat
Ce jour-là fut un grand massacre
La terre et les eaux rougies par le sang
Se rappelleront à jamais
Beaucoup de garçons de tous les pays
Restèrent sur le champs de bataille
Morts pour un idéal
Plutôt la mort que la souillure
Le contenu de 500 années d'eau a coulé
Et l'on ne pense plus
Aux jeunes hommes qui ont été sacrifiés
En défendant le duché
D'un roi vaniteux
Désireux de notre argent
Dictateur sans coeur
Et vicieux
Cinq cent ans sont passés
Mais le combat est resté
Des noms ont été changés
Mais pas la méthode
Les parisiens continuent
A effacer la Bretagne entière
Notre histoire, nos souvenirs
Notre peuple et notre langue
Maintenant ils veulent souiller
Les morts, les soldats
Parce qu'ils ne respectent pas
Ils ne respectent rien
Ni leurs adversaires, ni les leurs
Ni quoi que que ce soit
Personne que leur capitale
Et leur pouvoir
Il est grand temps de se battre, Bretons
Contre les dictateurs de France
De tous les coins de la Bretagne
La jeunesse se lève
L'histoire des Bretons n'est pas achevée
Il y aura de nouveau la liberté
Cette fois-ci il n'y aura pas d'obstacle
Jusqu'au retour de notre indépendance
2 commentaires:
Bravo et merci... au Tibet, il est vrai, les habitants sont en plus massacrés, torturés etc... mais le principe reste le même.
Heverk a gav din labour Yann-Vleiz. Trugarez, ken ar c'hentañ!
Merci Jean-Loup, en effet l'exemple du Tibet n'était pas très heureux, je l'ai enlevé.
Gwendal
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