Venir à Nantes avant d'être damné |
Cette citation évoque la douleur de la migration forcée.
Jouant dans un groupe nantais nommé Daonet, l'occasion était belle de reprendre l'expression à notre compte!
Il se trouve qu'au début des années 2000, quand j'ai écrit le texte, j'étais moi même confronté à l'exil forcé de quelques proches obligés de partir à Paris travailler. Je le redoutais également. J'ai donc décrit le parallèle de la souffrance des bas bretons s'exilant à Nantes avec les nombreux bretons toujours obligés de quitter leur pays pour Paris.
Le studio WoodBox |
Frédéric Bouley (invité) au violon |
Pour en venir à la musique, ce titre, assez calme, laisse une part belle aux instruments acoustiques. Frédéric Bouley, musicien reconnu de la scène nantaise (Talar, Beltaine, Kelien, Jeu à la Nantaise, ...) nous a fait le plaisir de nous rejoindre au violon et a par sa sensibilité magnifié ce titre! Encore un grand merci!
Gilles à la contrebasse |
Extrait
Mont da Naoned extrait by daonetFred enregistre |
Le texte
Bro gozh karet ma hendadoù
Ret eo din kuitaat an douar a garan
Kenavo pradoù ha koadoù
Kenavo mignoned ha mignonezed
Erru amzer an divroañ
Poent eo mont kuit er pellder, hep levenez
Ha c'hwervoni leun va c'halon
Pa soñjan en dud a yeas d'an Naoned
En ur zilezel Breizh-Izel
Tremen 'ra 'n amzer ar c'hlemmoù n' cheñchont ket
Me glev bremañ o dienez
'vito ' oa "Mont da Naoned
da c'hortoz bezañ daonet!"
Anat splann eo bremañ d'an holl ar pezh
A lazh hor bro eo 'n divroerezh
N'eo ken siwazh Breizh nemet ur gouelec'h
O vont en harlu en ur gerbenn
Gast a gêrbenn, divent, dizenel
Ne fell ket din kreviñ du-hont 'vat
Lorc'h ur stad, soc'henn ur bobl
Ul labour 'raok un testamant
Laret 'vez d'ar yaouankiz
Ret eo mont da Bariz
Traduction
Il ne reste plus de travail pour moi ici
Cher vieux pays de mes ancêtres
Il me faut quitter la terre que j'aime
Au revoir champs et bois
Au revoir amis et amies
Le temps de l'exil est venu
Il est temps de partir au loin sans joie
Et le coeur plein d'amertume
Quand je pense aux personnes qui allèrent à Nantes
Laissant leur Basse Bretagne
Le temps passe, les plaintes ne changent pas
J'entends encore leur peine
Pour eux c'était « Aller à Nantes
En attendant d'être maudit »
Il est maintenant évident pour tout le monde que ce qui tue notre pays est l'exode
La Bretagne n'est malheureusement plus qu'un désert
qui s'exile dans une capitale
Saloperie de capitale, énorme, inhumaine
Je ne veux pas aller crever là-bas
Fierté d'un état, hantise d'un peuple
Un travail avant un testament
On dit à la jeunesse
qu'elle doit aller à Paris
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